C'est un non, poli mais ferme, qui a accueilli l'offre amicale de rachat de BEA par Oracle. BEA a même décliné une invitation à une réunion vendredi dernier ; Charles Phillips, le président d'Oracle, souhaitait cette rencontre afin de parvenir à une transaction amicale avant la réouverture des marchés financiers aujourd'hui. BEA estime de son côté que cette offre n'est pas amicale, dans la mesure où elle n'a pas été sollicitée, et où elle ne reflèterait pas la vraie valeur de l'entreprise. William Klein, vice-président de BEA, a ainsi écrit à Charles Phillips que son conseil d'administration estime que « BEA vaut beaucoup plus aux yeux d'Oracle, mais aussi d'autres [acheteurs potentiels] et, très important, de nos actionnaires, que le prix indiqué dans votre lettre ». Et d'expliquer que le marché ne peut pas estimer à sa juste valeur l'entreprise, dans la mesure où certaines informations financières doivent être actualisées (suite à un audit sur la pratique des stock-options, BEA doit republier tous ses comptes depuis l'année fiscale 1998). William Klein explique par ailleurs qu'il souhaite que cette situation ne s'éternise pas, dans la mesure où « Oracle est un compétiteur direct », et où cela serait donc préjudiciable aux activités commerciales de BEA. De fait, tous les analystes sont d'accord pour dire que l'annonce de cette offre gèle plus ou moins le marché de l'éditeur. Et l'exemple du feuilleton Oracle-Peoplesoft a montré qu'au final, la résistance s'est avérée vaine.